Plusieurs "Nesters" (Parents) de notre communauté m'ont posés cette question ; "Pourquoi tu utilises le hashtag #EducationIsTheKey lorsque tu critiques le comportement de certaines personnes ?" Ma réponse ci-dessous à travers cet article :
Pourquoi est-ce que je parle de l’éducation tout le temps ? Pourquoi est ce que j’ai peur pour la prochaine génération: nos enfants et les enfants de nos bien aimés. Les enfants de cette terre, de ce pays qui est chère, La Tunisie.
L'une des choses qui m’a mis mal à l’aise à l’école, c'est qu'il n'y avait qu'un seul moyen d'évaluer les élèves : la fameuse notes sur 20 et le bulletin trimestriel. Sauf que je n'étais pas ce genre d’enfant. Je n'étais ni motivée, ni intéressée par les notes.
Né d’une mère Finlandaise et d’un père Tunisien, j'avoue que mon éducation était assez contradictoire. D'un côté un père Tunisien atypique, protecteur, obsédé par la réussite scolaire de ses enfants, qui ne prend pour référence que le bulletin de note pour porter un jugement. A l'antipode, une mère Finlandaise qui favorise l'autonomie, et l’épanouissement individuel au détriment des codes culturelles et valeurs en vigueur. Comme tout enfant a cet âge (éducation primaire),avec beaucoup du mal certes, j'ai tout de même trouvé le moyen de trouver un juste équilibre pour satisfaire mon chère père "Allah Yarhmou" et mon adorable mère "Rabbi ifadhalheli".
L'éducation Tunisienne - une mauvaise contrefaçon du système français - que l'on décrit souvent par "Bourrage de crâne" , m’a permis d'acquérir plusieurs compétences (Skills). J'ai appris par exemple à être créative et utiliser des raccourcis pour atteindre mes objectifs (tadbir irras). En effet comment voulez vous qu'un enfant; arrive à rédiger - ou plutôt remplir une double feuille - d'un examen d’éducation civique (tarbia madania) tout en sachant que ce dernier n'a aucun intérêt envers cette matière, et même s’il excelle, le coefficient reste faible et n'aide pas à "Gonfler" la moyenne générale. J'ai appris aussi à tricher, parce que à cette époque, passer les réponses à ces camarades était plutôt considéré comme un acte héroïque, de bravoure envers ses camarades de classe. Ces compétences, je les ai apprises par nécessité. Par instinct de survie; dans cet environnement toxique qui fonctionnait d’une manière assez singulière.
Aujourd'hui, je suis la maman de Sofia et beaucoup de questions tournent dans ma tête.
Un grand nombre de parents, pour ne pas dire la majorité ont appris ces compétences et sont entrain de les utiliser dans le quotidien; offrir un passe-droit aux amis, membres de la famille ou autres, atteindre ses objectifs sans se préoccuper de la durabilité de la solution, ni de l’aspect écologique de la méthode …
Sommes nous, inconsciemment en train de transmettre ces attitudes à nos enfants ? De quels compétences mon enfant a t-il/elle besoin pour faire faces à ses défis ? Sommes nous capables de nous "Formater" pour notre bien et celui de nos enfants?
Une analogie pourrait, peut être, mieux illustrer mes propos :
Un jeune au lycée , qui excelle en math (coef 4) serait tenté de "Snober" les autres matières à faibles coef (Sport, Education Civique, Histoire, etc) car il pourra aisément réussir son année scolaire, sera ainsi bien similaire à un médecin qui usera de son statut pour éditer des prescriptions sans scrupule. Tous les deux auraient profité en quelque sorte de leurs dons; ou de leurs compétences pour atteindre leurs objectifs; sans se préoccuper de la communauté, ni du bien commun.
Somme nous entrain de les aider à trouver des solutions à leurs défis qui deviendront probablement leurs forces une fois adultes?
Le Quoi et le Comment?
Lorsque nous nous demandons c’est quoi l'Éducation, nous nous retrouvons à parler des notes des classes et des choses faites quotidienne dans nos établissement scolaire.
Mais lorsque nous parlons du comment est l'éducation, nous posons d’autres questions comme:
- Comment nous allons aider les élèves à devenir plus curieux?
- Comment pouvons-nous les aider à apprendre l'empathie?
- Comment nous pouvons les aider à développer plus rapidement leur passion plutôt que simplement les aider à obtenir une note?
Pour réussir dans la vie, faut apprendre à poser les bonnes questions. A travers ces questions, nous aurons des réponses qui nous éclaircissent la vision de l'avenir.
Tout comme c'était le cas il y a 30 ans, beaucoup de métiers auront pour vocation de disparaître dans les 30 années à venir. Il en va de même que plusieurs métiers donneront naissance . La question qui se poserait alors : Sommes nous suffisamment préparé ? Aurons nous assez de prévoyance ?
Et comme le dit le proverbe africain: “Vis pour ce que demain a à t’offrir et non pas pour ce qu'hier t’a enlevé”. Soyons fort(e)s, soyons courageu(se)s. Demain sera mieux qu'aujourd'hui mais c'est à vous bien évidemment de le rendre meilleur”.
Par Amour
Sara,
*A suivre : #L'école casse-t-elle nos enfants ? (2)